Qu’est-ce que la valeur culturelle ?
À la différence des secteurs d’activité comme le commerce ou la construction, les retombées du domaine des arts et de la culture ne se mesurent pas économiquement, mais socialement. On pense notamment au sentiment d’appartenance ou au bien-être ressentis par la population, comme le souligne Jesse Wente, journaliste canadien des arts des Premières Nations et président du Conseil des Arts du Canada.
La valeur sociale peut néanmoins être quantifiée grâce aux données. Y recourir dépasse alors la seule étendue économique en mettant de l’avant la valeur culturelle. Ceci permet de mieux connaître celles et ceux qui consomment l’art et la culture et d’adopter des activités de diffusion et de promotion.
Les données des organismes culturels sont présentes partout, qu’elles soient tirées des infolettres, des services à la clientèle, des médias sociaux ou des sondages, par exemple. L’enjeu est ensuite de les valoriser en informations utiles. Pour se faire, la méthodologie utilisée est de plus en plus diversifiée, en témoigne l’activité de Synapse C au Canada ou de The Audience Agency au Royaume-Uni.
Il est donc primordial de travailler de pair avec la sphère politique. D’après le professeur anglais Ben Walmsley, les politiciens.iennes considèrent encore les données comme de simples indicateurs du fait de leur lien avec la sphère économique, mais ne se soucient que rarement de leur portée sur le plan culturel.
Développer la valeur culturelle : le rôle joué par les politiques
Saisir ce qu’est la valeur culturelle suppose que les villes travaillent de concert. La visée est double : élaborer des plans d’action ensemble et s’adresser à différents groupes culturels afin d’attiser l’engagement des publics. À Dallas (États-Unis) par exemple, les politiques culturelles ont été façonnées selon les quartiers, comme le mentionne Joy Bailey-Bryant, présidente de Lord US. L’objectif était de préserver la culture et aider les artistes locaux à demeurer dans leurs quartiers.
À Montréal, les chercheurs.euses J.-L. Klein, D.-G. Tremblay, L. Sauvage, W. Angulo et L. Ghaffari ont élaboré 22 indicateurs permettant de saisir la vitalité culturelle des quartiers et de la place de la culture dans le développement local. On y retrouve par exemple l’accessibilité citoyenne, l’entreprenariat culturel local ou la présence de créateurs. Ces critères sont regroupés en cinq thèmes que sont les actifs locaux, le leadership, la gouvernance, les ressources et l’identité.
Élaborer des politiques culturelles pérennes et inclusives
Le phénomène de gentrification est un élément important à considérer lors de l’élaboration de nouvelles politiques culturelles. En effet, il peut y avoir un décalage entre le quartier comme il était construit à l’origine et les populations qui y habitent désormais. Comme l’indique J. Wente, il faut également être conscient.e que les décisions politiques prises aujourd’hui détermineront la culture avec laquelle les gens vivront dans 20 ans. Il est donc nécessaire d’être inclusif.sive, en offrant un financement équitable et historique, ainsi qu’en résolvant les inégalités existantes.
Ainsi, parler de valeur culturelle implique à la fois l’aspect social, le vécu et l’audience qui évolue dans le temps.