Que d’enthousiasme autour du « big data » ! Mais qu’en est-il lorsque les données et le secteur des arts et de la culture se rencontrent ? Mystère pour les un.e.s, adulation pour les autres. Quoi qu’il en soit, allier ces deux mondes apriori opposés fait émerger de nouveaux apprentissages et de nouvelles opportunités : mieux comprendre les publics, mesurer la valeur créée, développer de nouveaux modèles économiques, tirer des enseignements des expériences créatives… Les exemples ne manquent pas ! Synapse C livre quelques explications.
Des données en illimité
Chacun.e de nous génère de nombreuses données, que ce soit via le téléphone portable, les réseaux sociaux ou les achats en ligne. Leur usage engage alors de nouvelles expertises, telles que l’apprentissage automatique, la science des réseaux et l’exploration de texte. En résultent donc des produits, des services et des plateformes que nous utilisons quotidiennement, comme les filtres anti-spam ou les systèmes de recommandation sur Netflix par exemple. Mais ce n’est pas tout ! Du côté des organismes artistiques et culturels, comprendre les données leur permet de prendre de meilleures décisions d’affaires.
Le secteur des arts et de la culture à l’ère du « big data »
Les organisations culturelles et artistiques ont aujourd’hui accès à une variété de données concernant leurs publics. Elles englobent le nombre de visites sur leur site internet, mais aussi les informations provenant de vidéos, des réseaux sociaux ou des commentaires d’utilisateurs.trices. À ces éléments, s’ajoutent les données dites « ouvertes », telles que les données gouvernementales, ainsi que les données dites « mutualisées » ou « partagées ».
Atteindre de nouveaux publics et tisser des liens relationnels
Deux aspects majeurs s’articulent autour du secteur des arts et de la culture : la communauté et la communication. Pour se faire, il est essentiel que les organisations artistiques et culturelles connaissent leurs audiences, l’élargissent et interagissent avec elles. C’est ici que les données ont leur rôle à jouer ! Leur analyse permet à la fois d’aider les organismes à mieux connaître leurs publics, mais aussi de combler les éventuelles lacunes identifiées grâce à la mise en place de nouvelles initiatives et de nouveaux programmes.
Créer et mesurer la valeur culturelle et publique
La valeur culturelle et publique est au cœur des organisations artistiques et culturelles. Sa nature non-monétaire la rend cependant difficile à mesurer. Par conséquent, il est complexe de communiquer son importance aux bailleurs de fonds et aux publics. Néanmoins, les données des réseaux sociaux sont de plus en plus utilisées par les organismes pour mesurer la façon dont les communautés locales en bénéficient. Leur popularité et leur influence sont également visibles via l’activité générée par leurs audiences, comme sur Instagram ou Twitter.
Développer de nouveaux modèles économiques
Avant la Covid-19, l’incertitude guettait peu à peu les modèles commerciaux des organismes artistiques et culturels. Plusieurs questions commençaient à se poser : combien le public serait-il prêt à payer pour assister à la diffusion en direct d’une représentation théâtrale ? Ou bien, combien serait-il prêt à débourser pour la télécharger ?
Avec la fermeture des lieux publics durant plusieurs mois et le recours croissant au numérique, les sources de revenus du secteur des arts et de la culture se sont diversifiées. Beaucoup de personnes ont consommé l’art et la culture via les plateformes numériques, par exemple à travers des visites d’expositions virtuelles ou l’emprunt de livres en ligne. La quantité de données qui en a découlée est phénoménale ! Et pour un organisme qui chercher à adapter son modèle économique selon l’évolution des habitudes de son public… c’est le gros lot !
Données et créativité : un drôle de mélange ?
Utilisées judicieusement, les données peuvent soutenir la créativité en détectant d’une part, l’évolution des risques d’un projet et d’autre part, les éventuels problèmes et solutions à apporter.
Ainsi, le recours à l’analyse des données regorge de possibilités ! Pas seulement dans le domaine des arts et de la culture, mais aussi à l’échelle de la société, dans une perspective d’innovation et d’engagement critique.